Après mon rendez-vous d’aujourd’hui en PMA où je me suis effondrée, j’ai décidé de créer ce blog.
Non seulement car je pense que l’écriture peut être un exutoire mais aussi pour apporter mon témoignage aux femmes, aux couples pour qui devenir parents relève du parcours du combattant.
Nous avons 37 ans tous les deux et ensemble depuis 8 ans (2008) et nous essayons de fonder une famille depuis 6 ans (2010).
Pendant ces 6 années, j’ai eu des problèmes de santé qui n’ont pas arrangé les choses (opération d’une hernie discale et découverte de ma maladie génétique). Pour cette dernière, je me suis d’abord assurée que je pouvais mener une grossesse. J’ai reçu le feu vert des médecins.
Mais les mois passent, les années passent et…. RIEN!
Nous avions déjà fait des tests il y a quelques années qui n’avaient rien montré de spécial.
En novembre dernier (novembre 2015), ma gynécologue m’envoie chez un confrère en PMA. Nous refaisons des tests. Pour mon chéri, rien d’alarmant. Pour moi, c’est une autre histoire: mes taux hormonaux sont très mauvais. Mon taux d’AMH (hormone anti-mullérienne, hormone qui traduit la réserve ovarienne) est extrêmement basse. Tellement basse que le médecin me fait passer d’autres tests et notamment celui du « X fragile ». Mais finalement rien n’explique ce taux si bas couplé à mauvais taux de FSH. Il me fait bien comprendre qu’il ne faut plus tarder pour commencer la PMA. Après avoir passé les autres tests obligatoires comme la fameuse hystérographie, une échographie,… je démarre la stimulation pour une FIV (fécondation in vitro).
Nous sommes alors mi-mars 2016 et je dois faire des piqûres dans le ventre tous les soirs à la même heure. Mon rendez-vous quotidien est donc pris avec le Bemfola. Je dois revoir le gynécologue 5 jours après pour une échographie et une prise de sang.
Je n’oublierai jamais ce jour-là. Je vais d’abord au laboratoire faire ma PDS et me rends ensuite au centre PMA. Pendant l’échographie, je vois la tête du gynécologue changer. Il me dit: « rhabillez-vous et on va discuter ». Rien qu’à ce moment-là, j’avais envie de pleurer.
Kystes ovariens fonctionnels sur chaque ovaire. Il me propose tout d’abord de me mettre sous pilule pour mettre les organes au repos. C’est, selon lui, ma meilleure chance de m’en débarrasser. Et il faut s’en débarrasse car ces intrus « pompent » tout ce que je m’injecte dans le ventre depuis plusieurs jours, grossissent et donc, les follicules ne sont pas stimulés. Ce que la PDS confirme. Gros choc mais je refuse la pilule car je la supporte très mal (vomissements, migraines, etc…).
Il me met donc sous Duphaston pendant 10 jours pour accélérer le cycle et espérer que les kystes soient partis avec les règles. Je dois donc reprendre rendez-vous dès que celles-ci auront débarqués.
Ce que je fais. Mon gynécologue habituel étant en congé, c’est sa collègue qui me reçoit. Les kystes sont toujours là. J’accepte donc de prendre la pilule. Je dois reprendre rendez-vous à l’arrivée des règles.
Et ce rendez-vous, c’était aujourd’hui.
Que ça a été difficile de me retrouver avec un couple dans l’ascenceur dont la femme venait accoucher.
Et de nouveau, mauvaise nouvelle. Les kystes ont un peu diminué de taille mais sont toujours bel et bien là. Je vois vraiment le gynécologue dépité, réfléchir… Il me remet sous pilule. Et si le mois prochain, ils sont toujours là, on ponctionne. Mais pour ponctionner, il faut être certain qu’il s’agit bien de kystes fonctionnels. Il me prescrit donc une IRM pelvienne à faire dans 3 semaines. Ni avant, ni après.
Il me prépare déjà à la suite et me dit clairement que les kystes risquent de revenir par la suite avec la stimulation. Mais compréhensif et humain, il me dit aussi qu’il ne me laissera pas comme ça, qu’il y a d’autres solutions comme le don d’ovocytes. Là, gros craquage, pleurs et il me donne un rendez-vous avec la psychologue.
En sortant du cabinet, je me rends directement en radiologie pour un rendez-vous pour une IRM. La secrétaire me dit que ce n’est pas possible, pas de rendez-vous avant fin juin (dans 2 mois!). J’ai beau lui expliquer (et raconter ma vie devant toutes les personnes présentes), rien n’y fait!
Je retourne donc au service PMA pour expliquer la situation. Personne! Ils sont tous en heure de table. Je décide donc d’attendre le retour de tout ce petit monde et m’installe dans la salle d’attente. Et là, je m’effondre! Je pleure toutes les larmes de mon corps.
La PMA, c’est le parcours du combattant. Il ne suffit pas de stimuler et puis d’écarter les jambes face au médecin. Mais si en plus, une connasse du service radiologie me met des bâtons dans les roues, on n’avance pas.
La secrétaire revient de sa pause de midi et j’essaye tant bien que mal de lui expliquer la situation entre deux sanglots. Elle prend son téléphone et contacte l’IRM. Rien à faire! C’est au médecin à prendre contact avec eux pour justifier l’urgence. Je leur en fouterais moi des demandes de justification!
Bref, la secrétaire allait voir le médecin cet après-midi même et me rappeler. Il va être 17 heures, j’attends toujours.
Le temps d’écrire cet article, le secrétariat m’a rappelé. Le médecin a fait une demande au service IRM. Ils me rappelleront eux-mêmes pour fixer un rendez-vous.